Guillaume Gattier
Sacred distortion
(J.S. Bach, Messe en si-mineur)




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Chez Guillaume Gattier, les interventions picturales dans des espaces abandonnés sont documentées sous forme de tirages photographiques ; panoramiques étirés à l’extrême. Quant aux sculptures, elles subissent le même traitement plastique : colonne de papier, lustre en cire, flaques de peinture, elles s’allongent, se perdent dans une scansion spatio-temporelle. Le multiple « Sacred Distortion » est caractéristique de cette démarche. Les trois disques du coffret dont seuls les premiers sillons sont préservés avec précaution sont thermoformés pour créer un entonnoir, un clocheton. La boucle musicale obtenue (la sculpture est toujours utilisable en tant que disque) n’est pas sans rappeler les dispositifs mécaniques et sonores conçus par Fluxus et visuellement, les sonotones de Luigi Russolo. En cela, ce travail prolonge les recherches des avant-gardes ; moulages, gravures comme autant de représentations utopiques du temps et de la matière sonore, de leur étirement impalpable.
SLM

2009
30 x 30 x 25 cm
disque vinyle

400 euros pour 1 des 3 exemplaires
numérotés et signés par l’artiste.
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Émilie Perotto
Avec des si je coupe du bois (le fétiche)



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Avec des si je coupe du bois, par cette phrase en forme de manifeste, Emilie Perotto désigne un ensemble sculptural façonné dans le bois de particule. Chaque pièce subit un traitement spécifique, une suite de gestes aboutissant à des formes réalistes ou bien résiduelles. Dans une telle pratique, l’outil prépondérant excède sa seule valeur pratique. Il est fondamentalement lié à l’œuvre in progress. Logique donc, que l’artiste lui porte un regard attentif et qu’elle n’hésite pas à le décliner comme pictogramme ornant les pages de son catalogue ou comme multiple - un pendentif en argent, moulage d’une lame de scie sauteuse. Toute sacralisation mise à part, il s’agit de réinjecter l’outil dans le projet artistique et d’en éprouver le caractère fétiche, déstabilisant ainsi les conventions liées à l’épreuve de la sculpture.    SLM

2009
pendentif en argent massif
73 x 8 x 1 mm - chaîne de 60 cm

380 euros pour 1 des 8 exemplaires
numérotés et signés par l’artiste.
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Hervé Garcia
Gratte-talon



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Fidèle au travail d’atelier, Hervé Garcia aborde la sculpture low-tech, le collage fait maison avec la même application heureuse, creusant patiemment un florilège de formes plastiques. Distordus et comme parcourus d’effets larsen, ces sculptures ont une dimension musicale, celle d’une fanfare s’accordant sur un chorus free pour s’extirper littéralement de leur espace. Selon un mouvement inverse, le multiple «Gratte-Talon» est une pièce domestique – un ready-made découvert dans la vitrine d’un buraliste à Cologne –, un bruit secret duchampien, condensé et moqueur ou mieux encore, le martyr éthylique de Martin Kippenberger.    SLM

2009
22 x 40 x 22 cm
digestif, acier

400 euros pour 1 des 4 exemplaires
numérotés et signés par l’artiste.
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Marc Quer
Mon coeur maçonné



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En alternant dans ses expositions, objets trouvés et compositions frustes, Marc Quer dispose un feu croisé où se réchauffe son attention pour le genre humain et ce, sans aucune complaisance. Pour exemple, Mon cœur maçonné ne sombre jamais dans le politically correct malgré la pauvreté visible de ses éléments constitutifs. Soit un petit pull rouge taille 4 ans piqué de spigaous, fanion léger tendu sur son cintre en fil de fer. Originellement pensé pour un ensemble sculptural, il fonctionne seul comme le symbole d’une pratique dynamique puisant dans le creuset de l’espace urbain ses repères - au même titre que les cartons et autres parpaings qui parcourent toute l’œuvre de Marc Quer. Cette esthétique du minimum, ce presque rien sont autant de figures à verser au dossier de l’artiste et dont le projet traite autant de l’âme que du concret.   SLM

2005-2009
t-shirt, cintre en métal, spigaous, dimensions variables

400 euros pour 1 des 6 exemplaires
numérotés et signés par l’artiste.
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Rodolphe Auté
Bec Auté



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Sur fond blanc immaculé se découpe un objet parfaitement lisible, mais imparfaitement identifié. Objet hybride dérivé du trophée de chasse à la perruche, et drôlement glorieux : on a tiré l’oiseau sur son perchoir. Cet hybride, visible sur le poster comme le nez au milieu de la figure, c’est donc un petit perchoir en T monté sur base carrée, tout en bois verni. Dessus, les pattes d’un oiseau se tiennent à la barre, et pas l’oiseau. Enfin si, ses pattes… Le fond blanc confère un côté miroir au poster, délivré avec une série de « post-it ». Il y en a quatre différents, chacun montrant l’image d’un bec d’oiseau différent. La présence déterminée des pattes suppose un emplacement du bec, oui, mais lequel ? Pendant qu’on réfléchit, l’oiseau bouge. Comme il est invisible, il faut recommencer. Cet effacement, c’est une farce qui vous tend la main, et la retire quand vous tendez la votre.
MP

2009
63 x 80 cm - offset couleurs
papier couché mat 170 g
le poster est accompagné de 4 modèles de post-it couleurs
500 ex.

co-production école des Beaux-Arts du Havre


Mathieu Provansal
Le premier polyèdre et Le second polyèdre



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Hors de tout formalisme, les sculptures murales de Mathieu Provansal déplient patiemment la surface géométrique et ses expériences infimes. Pour les éditions P, le multiple produit apparaît dans sa simple autonomie, d’autant plus que le matériau d’origine (une noix de coco), la technique utilisée (un découpage archaïque et manuel), les motifs finaux (inspirés des formes mathématiques élémentaires) sont déconcertants à la manière de ces multiples duchampiens gros de leur mystère. Plus simplement, la forme obtenue ressemble à un croquis modélisé et qui projette une aura tranquille sur l’espace environnant, l’assurance aérienne d’une démonstration bien menée et ce goût léger pour l’infini. L’infini dans une coque de noix…   SLM

2001-2009
2 noix de coco taillées, dimensions variables
4 ex. de chaque paires de polyèdres

380 euros pour 1 des 8 exemplaires
numérotés et signés par l’artiste.
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Marc Quer
Encore une installation



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L’assemblage des images de Marc Quer est dans le coup. Mais à la façon d’une vanité sûre de sa forme. Les réceptacles agencés dans chaque image, et le jeu des images entre elles, sont bien produits. Les angles et les décalages sont bien posés. Tout est littéral, brut, explicite. Le jeu du pendu et la fille nue (la corde et la fente), tout comme le plastique du seau et la paille du panier, conjuguent leurs présences. Ce qui est posé, face à l’oeil, est à prendre. Le jeu avec les mots est ici une forme du partage, de la tension. Quoi de mieux qu’un appentis de chantier pour fantasmer une vie heureuse ? Justement, l’arrangement d’images parle aussi d’amour (présent dans les titres donnés à deux photos, comme une trame), avec la même distance chaleureuse qui moque le dispositif : « encore une installation », nous dit-il.   DV

2008
4 posters de 32 x 45 cm - offset couleurs
papier couché silk 150 g
500 ex.


émilie Perotto
Le vertige



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De la sculpture en deux dimensions ? Oui, quelque chose de cet ordre là. De l’office tout sentimental que serait l’appareil photo numérique, nous arrivent des pièces montées où tout s’équilibre et rien ne tombe. Enfin, des chutes, si, il y a en a.  Aucun doute possible : c’est du même tour de main, celui précis d’une collectionneuse, que émilie Perotto capte puis détoure ces instants délicieux, amers et salés (sens propres). S’y incorporent d’autres éléments prélevés de son univers sculptural (batterie d’instruments comme ingrédients personnels) avec, pour liant, une surréalité nouvelle…   AK

2008
30 x 40 cm - offset couleurs
papier couché mat 150 g
500 ex.


émilie Perotto
Yamchat



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De la sculpture en deux dimensions ? Oui, quelque chose de cet ordre là. De l’office tout sentimental que serait l’appareil photo numérique, nous arrivent des pièces montées où tout s’équilibre et rien ne tombe. Enfin, des chutes, si, il y a en a.  Aucun doute possible : c’est du même tour de main, celui précis d’une collectionneuse, que émilie Perotto capte puis détoure ces instants délicieux, amers et salés (sens propres). S’y incorporent d’autres éléments prélevés de son univers sculptural (batterie d’instruments comme ingrédients personnels) avec, pour liant, une surréalité nouvelle…   AK

2008
30 x 40 cm - offset couleurs
papier couché mat 150 g
500 ex.


David Dupont
sans titre



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J'ai pris cette photographie en 1998, je crois... elle est éditée dix en plus tard et prend existence de ce fait. Cette image répondait à l'impossibilité de déplacer, de transporter avec moi (dans l'atelier), ce qui me semblait constituer "l'essence" de ce lieu. Quelque chose qui faisait irruption hors de mon travail de sculpture. Il ne s'agit pas de la hache mais de ce qui est autour : la vitre, la porte, l'appartement, et même cette rue de Marseille.
DD

2007
45 x 54 cm - offset couleurs
papier couché silk 125 g
500 ex.


David Dupont
sans titre



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Ici la main de l’artiste met en place un jeu avec le geste du dessin ; comme un jeu de mots peut le faire avec l’inconscient. La hachure est le cadre et la matérialisation du retrait. Attention : ceci n’est pas une voiture. Plutôt schématique, le dessin ne fait pas assaut de virtuosité. L’attente de l’artiste réside justement dans cette captation de l’intervalle, dans lequel ne pas montrer le truck, mais le détourer, revient à en provoquer la manifestation la plus personnelle possible de la part du regardeur, comme le remplissement de l’attente. Dès lors, le fait de saisir cette forme (le véhicule), et tout l’humour de ce presque graffiti ne sont qu’un seul geste, une seule pensée.    DV

2007
43 x 60 cm - - noir offset
papier mat 150 g
500 ex.


Denis Prisset
Le cheval



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Je photographie des voitures depuis plusieurs années. Leurs lignes et leur technologie se renouvelant au rythme des saisons, les voitures se succèdent, les nouvelles remplaçant toujours les anciennes. Ainsi, dans une image, une voiture est comme une date inscrite, un moment dans une histoire linéaire. Ce cheval avec sa carrure de vieux travailleur, évoque une époque antérieure à l’automobile, une époque de la tradition et du retour. Il est «l’avant» de la voiture en chair et en os. Devant nous comme s’il revenait tout juste d’un labour pré-industriel, il nous regarde du coin de l’œil, il est Le cheval.    DP

2007
50 x 63 cm - offset couleurs
papier couché silk 125 g
500 ex.


Hervé Garcia
Freak Wave n° 1



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Des isolats s’harmonisent, des formes inconciliables s’épaulent. Le remous est partout présent, comme témoin d’un événement jamais vu. Chaque dessin montre la résolution temporaire d’un engloutissement de l’espace, écho d’une force submergeant, et structurant l’organisationde la feuille, comme une vague. Une grammaire émerge, se construit, faite d’espaces insulaires,soumis à des effractions, des secousses. Le plaisir d’exploiter l’espace, afin de l’ordonner, laisse place à la description graphique, quasi géométrique, d’un surgissement. Et, si les principes d’organisation sont clairement particuliers, chaque dessin complète pourtant la compréhension de l’activité globale, précise, colorée, lumineuse, de la menace.   DV

2007
30 x 40 cm - offset couleurs
papier couché silk 200 g
500 ex.


Hervé Garcia
Freak Wave n° 7



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2007
30 x 40 cm - offset couleurs
papier couché silk 200 g
500 ex.


Hervé Garcia
Freak Wave n° 15



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2007
30 x 40 cm - offset couleurs
papier couché silk 200 g
500 ex.


Hervé Garcia
Freak Wave n° 17



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2007
30 x 40 cm - offset couleurs
papier couché silk 200 g
500 ex.


Rodolphe Auté
Le paradoxe du plein pied



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Nous voyons un jeune homme propre sur lui*, mais seulement jusqu’à la ceinture. Le personnage qui arbore une chemise et une cravate, middle-class, se trouve dans un décor de vacances de rêve. Mais bizarrement, la photographie ne fait pas rêver. Elle met en scène l’artiste dans un entre-deux, un suspens. Il fait tâche dans ce paysage pour poster publicitaire. R. Auté se montre en vacancier imparfait. Le regard que l’artiste nous adresse n’est-il pas vraiment inquiétant ? Il nous regarde avec une intensité de démon. Comme dans la plupart des auto-portraits, Auté nous tend aussi un miroir. Il nous parle de notre division du temps et de notre usage des lieux : de l’équivalence des lieux, et de la force de l’identité baladée, qui ne fait pas d’un déplacé un voyageur.   DV

* Les biffures sont le fait de l’artiste, avec l’accord de l’auteur.

2006
63 x 80 cm - offset couleurs
papier couché brillant 170 g - pelliculage brillant
500 ex.