Mathieu Provansal
Folklore — Le désœuvrement
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"Personne ne trouvera étonnant que j'aie tiré tout cela au jour, que je l'aie incliné sous la lumière (...)".
Cette phrase de R. M. Rilke s'applique bien au livre de Mathieu Provansal, Folklore – Le désœuvrement. L'artiste, écrivain, sculpteur, éditeur, est, aussi (d'abord) photographe. Il nous invite, dans ce livre d'images, à visiter ses domaines ; ceux de la mémoire. Les images de ce livre très composé (ainsi qu'on le dit d'un texte) courent de 1990 à 2012, sur une durée de vingt-deux années. On y voit l'artiste faire son autoportrait, les Cahiers de Malte à la main ; bien d'autres portraits l'accompagnent, qui "font famille", qui s'apparient, ainsi que les cartes dans le jeu dit "patience" ou "réussite". Les amis, les lieux, les courbes et les contours des corps aimés : chaque aspect du monde évoqué l'est dans le souci de trouver le "juste milieu". Là s'opère ce travail particulier de la mémoire, qui, par tri et par jeu, restitue, par-delà la posture folklorique de l'artiste, le sens profond de l'acte, à la fois remémoration et offrande. Hommage ou
contre-don dédié à Roger Laporte, la biographie photographique de Provansal est un cadeau pour le lecteur : "À toi de voir" ce qui, de cette écriture impossible de l'œuvre et de la vie, se donne le mieux à nous. DV
Mathieu Provansal est artiste et écrivain (1970, Fr).