Denis Prisset
Mon amour
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L’économie de l’ouvrage intitulé
Mon amour passe par l’adéquation des moyens et la ténuité des effets. Chacune des images tire le portrait de son sujet. L’absence d’effet démonstratif, même lorsqu’il s’agit d’un bâtiment symbolique (comme l’institution du parlement européen) ou sacré (le dolmen, la maison carrée de Nîmes), évite que nous soyons distrait de l’objet de la photographie. La progression du regard prend peu à peu l’air d’une drôle de procession. Si l’on en saisit la mécanique, la déclaration d’amour (du titre) s’adresse bien à quelqu’un ; mais elle a aussi une vertu holiste. La nature, les constructions humaines (architectures, monuments, situations festives) rentrent en discussion, et tressent un monde, dans lequel il y a des différences entre les choses, mais où les choses ne prennent leur sens que dans la confrontation, sur l’arrière-plan des différences. Comme toujours, depuis le présocratique et depuis Dante, l’Amour est le premier moteur ; l’origine et la fin, indéfinissable, intangible, de tout ce qui est.
DV
Denis Prisset (1971, Fr)